Achat revente immobilier

Achat revente immobilier en tant que particulier : possible, rentable… mais risqué

Acheter, rénover, revendre avec une plus-value… tout ça sans être professionnel de l’immobilier : voilà un rêve que caressent de nombreux Français.

L’idée est simple : faire de la marge sur un ou plusieurs biens immobiliers, en tant que particulier, et encaisser la différence.
Mais attention : si c’est mal fait, vous risquez non seulement des impôts très lourds, mais aussi une requalification fiscale sévère… et coûteuse.

Alors peut-on faire de l’achat revente immobilier en tant que particulier ? La réponse est oui, mais à certaines conditions.

Voici tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer.

En bref – Ce qu’il faut retenir

📌 Oui, un particulier peut acheter et revendre un bien avec plus-value
📌 Mais si vous enchaînez les opérations ou agissez comme un pro, vous risquez une requalification fiscale en activité commerciale
📌 Résultat : imposition au régime BIC (impôt sur les sociétés ou sur le revenu) + TVA potentielle + redressement fiscal
📌 À l’inverse, un particulier qui revend occasionnellement reste imposé selon le régime des plus-values des particuliers

✅ Conseil : si vous faites plus d’une revente tous les 2 à 3 ans, avec des travaux, dans un but spéculatif, vous devez anticiper la fiscalité comme un professionnel.

loi sur l'achat revente immobilier pour un particulier

Achat-revente immobilier : ce que dit la loi

La loi n’interdit pas à un particulier de revendre un bien immobilier avec une plus-value.

Mais l’administration fiscale surveille un point :

L’intention spéculative et la fréquence des opérations.

Elle regarde :

  • La durée de détention des biens (courte = suspecte)
  • La fréquence des opérations (plusieurs reventes sur quelques années)
  • L’ampleur des travaux (rénovation lourde = approche pro)
  • L’existence d’une organisation (financement, réseau, techniques)
  • Le caractère habituel ou non
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📌 Si vous agissez « comme un marchand de biens », vous êtes fiscalisé… comme un marchand de biens.

Quelle fiscalité si vous restez « particulier » ?

Si vous achetez un bien, que vous le revendez après l’avoir habité ou conservé quelques années, vous relevez du régime des plus-values immobilières des particuliers :

  • 19 % d’impôt sur la plus-value nette
  • 17,2 % de prélèvements sociaux
  • Abattements à partir de la 6ᵉ année de détention
  • Exonération totale après 22 ans (IR) et 30 ans (PS)

💡 Vous êtes exonéré si le bien est :

  • votre résidence principale au moment de la vente
  • ou si c’est votre première vente et que vous utilisez le prix pour acheter votre résidence principale (sous conditions)

Et si le fisc vous considère comme professionnel ?

Là, ça change tout :

Vous êtes considéré comme ayant une activité de marchands de biens, et donc :

  • Imposition au régime BIC (bénéfices industriels et commerciaux)
  • Soumis à la TVA immobilière
  • Déclaration au registre du commerce obligatoire
  • Pas d’abattement, pas d’exonération résidence principale, pas de plus-value à taux réduit

📌 Et surtout : si cette requalification est rétroactive (redressement), vous pouvez devoir :

  • payer la TVA sur les ventes passées
  • reverser les abattements que vous avez déjà utilisés
  • régulariser jusqu’à 3 ou 6 ans en arrière
  • et ajouter les intérêts de retard + pénalités

Achat revente immobilier pour un particulier

Concrètement : à partir de combien de reventes ça coince ?

Il n’y a pas de seuil officiel, mais la jurisprudence est claire :

Deux ou trois reventes avec plus-value en quelques années suffisent à alerter le fisc.

⚠️ Surtout si :

  • vous ne les avez pas habitées
  • vous avez fait des travaux importants
  • vous avez emprunté pour acheter/revendre
  • vous avez monté une stratégie d’achat-revente
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✅ Si vous faites une opération tous les 5-6 ans, sans montage complexe, dans un cadre personnel, vous restez dans le cadre particulier.

Faut-il créer une structure pour sécuriser ?

Si vous envisagez :

  • des achats réguliers
  • une activité d’achat/revente avec travaux
  • une logique de rentabilité systématique

Alors oui, il vaut mieux :

  • créer une SAS ou SARL de marchand de biens,
  • ou utiliser une SCI à l’IS,
  • avec un comptable et une stratégie claire

💡 Les frais sont plus lourds, mais le cadre est légal, la fiscalité connue, et vous évitez les redressements.

Et la TVA dans tout ça ?

Le particulier n’est pas soumis à TVA.
Mais en cas de requalification pro, vous pouvez :

  • être redevable de la TVA sur le prix de vente
  • devoir régulariser rétroactivement sur les 3 dernières années
  • avoir un contrôle URSSAF en bonus si vous avez eu des ouvriers non déclarés

⚠️ Beaucoup de particuliers l’ignorent, mais c’est l’un des pièges les plus lourds en cas de requalification.

Bonnes pratiques pour rester dans les clous

  • Habitez le bien au moins quelques mois si vous le revendez vite
  • Évitez d’enchaîner plusieurs reventes en 2 ou 3 ans
  • Faites peu de travaux lourds ou déclarés si vous êtes non-pro
  • Gardez une logique patrimoniale, pas commerciale
  • Pas de montage avec SCI à l’IR pour acheter/revendre rapidement

Et surtout, si vous hésitez, consultez un fiscaliste ou notaire avant de signer.

Rentable, oui… mais pas en mode ninja

L’achat-revente immobilier en tant que particulier est tout à fait légal… s’il reste occasionnel, raisonné et justifiable.

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Mais si vous multipliez les opérations, que vous spéculez ou agissez avec méthode, vous serez vite rattrapé par l’administration fiscale.

➡️ Une bonne opération de temps en temps ? Parfait.
➡️ Une activité déguisée ? Danger.

Et comme toujours avec l’immobilier : celui qui anticipe gagne, celui qui improvise… finit souvent au fisc.